Photo de couverture : @mnrkenz
LG, @lg.gif sur les réseaux sociaux, est un photographe-vidéaste basé à Tours. J’ai eu la chance de rencontrer cet artiste rempli de passion il y a quelques années maintenant et j’ai pu le voir évoluer malgré les difficultés du métier sans n’avoir jamais baissé les bras. Combinaison de talent, passion et travail acharné, je l’ai interviewé pour Mayhem Studios, lors de son dernier passage chez nous, en séminaire pour un de ses plus gros projets.
1. Quel a été ton rapport à la musique de ton enfance à aujourd’hui ?
Pendant toute mon enfance, j’ai eu la chance d’être bercé par la musique grâce à mon père, c’est un grand passionné de musique, il écoutait de tout avec mes frères et sœurs et moi. Très vite j’ai été piqué par cette passion moi-aussi. Aujourd’hui rien que d’entendre un instrument peut me rendre heureux. Je suis focus surtout sur le rap en ce moment mais j’écoute vraiment tous styles et j’adore bosser avec des artistes différents, notamment des artistes réunionnais car je suis originaire de là-bas et ce qu’ils font est trop fort et a besoin d’être plus remarqué, alors ça me tient vraiment à coeur de mettre en avant cette culture incroyable.
2. Comment as-tu eu envie de faire de la photo ?
À la base je suis plutôt un passionné de vidéos. Depuis mon plus jeune âge j’ai toujours ressenti le besoin de créer des images, notamment en réalisant des vidéos sur YouTube ou en montant des vidéos, même juste pour le plaisir dès l’âge de 10 ans. Il y a trois ans, pendant le premier confinement, j’ai décidé d’acheter mon premier appareil photo pour suivre l’exemple de mon père qui en faisait aussi beaucoup quand il était jeune. Mon grand frère à également suivi cette voie et leur passion pour la photographie m’a également atteint donc me voilà dans le milieu aussi, avec ma patte bien à moi. Donc maintenant ça fait plus de 3 ans que je suis à fond dans la photographie et 1 an que je me suis remis à la vidéo aussi.
3. Pour toi, comment est-il possible de lier ces 2 passions ?
J’ai commencé à me documenter sur les métiers de la musique à ce moment-là. Je voulais profondément pouvoir associer les deux, la musique et l'image.
Je ne savais pas que la photographie et la vidéo avaient autant d’impact dans l’univers musical que ce soit pour une pochette d’album ou pour la communication d’un artiste, surtout depuis la montée en puissance des réseaux sociaux et l’importance pour un artiste musicien de se promouvoir sur ces plateformes.
Sans photographe il est très compliqué pour un artiste de se développer, car à chaque sortie et même entre temps, il en a besoin. Ainsi si tu aimes la musique et la photo selon moi, la meilleure façon d'allier ces deux passions est de collaborer avec des artistes, voire de les aider à se produire.
4. Quel est ton meilleur souvenir en shoot musical ?
Je pense que mon plus gros accomplissement pour le moment, ça a été de pouvoir shooter la compil’ Game Over 3 à l’Adidas Arena, en octobre 2024. C’était la première fois que je faisais un shooting dans cette immense salle, avec autant de grosses têtes comme La Fouine, Guy2Bezbar, Keblack, Genezio, L2B et plein d’autres. L2B, que j’avais d'ailleurs déjà pu shoot à La Boule Noire avec La Triade en juin 2023 si je me souviens bien, c’est un moment marquant car c’est avec cette scène que tout a commencé pour moi, c’est vraiment là que j’ai compris que je pouvais aussi photographier des scènes et pas que des petites. Bref, Game Over 3 à l’Adidas Arena, c’est vraiment LE moment qui a été une des plus belles consécrations de 2024 pour moi car j’ai été sélectionné parmi plus de 100 photographes, ce qui m’a fait comprendre que j’avais vraiment un truc dans mon travail. Et j’ai shooté devant plus de 7 000 personnes dans le public, avec d’autres photographes plus connus que moi aux alentours donc je n’avais pas le droit à la timidité et j’ai pu la mettre de côté pour aller en crash et shooter dans ces conditions.
Ça m’a même permis d’être super à l’aise pour shooter au Zénith de MIKL, un artiste réunionnais, pour bien finir 2024.
5. As-tu déjà vécu des désillusions ou des éléments de frein à ton métier, comment as-tu persévéré ?
Le manque de professionnalisme de certains labels ou boîte de production m’a fait douter de mon travail car quand tu es « petit », ils ne t’accordent aucun crédit. Je ne recevais pas toujours de réponse à mes e-mails envoyés pour mes accréditations ou demandes de collaboration. J’ai douté, beaucoup, de moi, mon travail, ma légitimité, car j’ai seulement 23 ans mais à côté ça fait des années que je taffe sur mon image et ma vision, mais en tout cas je n’ai jamais abandonné. J’ai toujours persévéré même lorsque c’était difficile, car je pense que c’est comme ça que l’on peut avancer dans la vie. Ainsi même quand j’étais triste ou déçu, je me consacrais à la photo ou à la vidéo, parce que c’est vraiment ça qui m’aide toujours à me sentir mieux par la suite.
6. Expliques nous ton processus de travail
Avant tout, je fais vraiment ce qui me passionne.
J’aime bien bosser avec des artistes avec lesquels j’aime profondément leur taff de base, quand ça me parle et qu’au bout de 30 secondes de son j’ai les images qui me viennent en tête. Je ne suis pas très difficile honnêtement mais j’aime aussi les rencontrer et échanger avec eux et leurs équipes artistiques avant histoire de s’assurer du feeling et qu’on soit bien sur la même longueur d’onde.
Du coup la première étape c’est ça, c’est vraiment de se poser avec l’artiste et son équipe, être à l’écoute pour comprendre leurs attentes, m’imprégner de son univers, savoir dans quelle direction on va et cadrer ensemble, souvent via un moodboard, les idées et visuels qui inspireront le shooting photo ou vidéo.
Ensuite on passe au shooting, pour lequel on a défini date(s) et lieu(x) en amont. Là je prends le temps de faire plusieurs photos ou plans, sous plein d’angles et de les montrer avant chaque changement de scénographie pour être sûr que tout le monde valide ou pour refaire des plans au besoin.
Enfin, la dernière partie c’est sur mon PC, je trie les photos et rushs vidéos, je m’occupe de la colo, du montage, de l’ajout de textes et autres éléments au besoin, puis je rends ça aux personnes concernées sur les formats demandés.
7. À quel stade pourras-tu dire que tu as atteint le top de ta carrière ?
Le principal objectif qui me tient vraiment à cœur c’est de continuer à créer, de continuer à faire ce que j’aime vraiment.
Continuer à me faire une place dans la musique en tout cas, honnêtement je ne veux pas spécialement être photographe du plus grand album de l’année ou collectionner les disques d’or, même si ça serait stylé dans mon salon {rires}.
Ce que je veux plus que tout c’est exprimer ma créativité tout en apportant de l’émotion et de la vie à des projets musicaux. Que ça passe par la photo et par la production aussi, c’est vrai qu’à court terme j’aimerais vraiment produire plus tout en continuant la photo.
8. Des projets à venir bientôt ?
Je bosse pour pas mal d’artistes partout en France en ce moment, que ce soit sur la partie photo ou vidéo. Je pars même à La Réunion en fin d’été donc je vais pouvoir rencontrer des artistes que je kiffe et bosser avec eux dans un contexte différent donc j’ai trop hâte.
Mais sur cette année 2025, mon plus gros projet c’est un truc de dingue, un projet unique, que je n’ai jamais vu ailleurs, et qui me ressemble vraiment. Ça fait super longtemps que j’avais envie de le faire, donc pour mes 3 ans en tant que photographe, 3 ans que je me donne vraiment ce titre, et maintenant que j’ai compris que j’avais quelque chose à créer et apporter dans ce milieu je vais faire un bel événement.
Cet événement va lier à fond photographie et musique, avec une expo photo qui n’est pas qu’une expo… Il est encore un peu tôt pour tout dévoiler donc restez bien branchés sur les réseaux sociaux, mais en tout cas, tout est presque prêt, avec l’aide de Kenza, Théo, Lucie, des artistes encore secrets et Mayhem Studios, j’ai pu charbonner le truc correctement donc j’ai vraiment hâte que ça voit le jour.
On a déjà la date et le lieu donc on se donne rendez-vous le 27 septembre à Tours et la suite sera 3 Bougies…
